Texte 1 – TAFEM 2007

Les changements climatiques débattus au Maroc

Les experts internationaux se réunissent pour synthétiser leurs rapports à Casablanca

Après Paris, Bruxelles et Bangkok, c’est au tour de Casablanca d’accueillir les co-présidents du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), formé conjointement en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Cette rencontre internationale, organisée aujourd’hui même par la Direction de la météorologie nationale et le GIEC, a pour objectif de restituer les synthèses des rapports des trois groupes de travail du GIEC en vue de préparer la synthèse finale de tous les travaux du GIEC prévus à Valence en Espagne du 8 au 10 novembre prochain.

Lors de cet événement, le président du GIEC, Rajendra K. Pachauri. donnera un exposé introductif et synthétique sur tous les travaux du groupe. Quant aux co-présidents des trois groupes du GIEC, ils exposeront les résultats de leurs différents rapports. S’ensuivra une session de discussions/débats entre les différents invités, en particulier, entre les représentants du GIEC. et ceux de la Direction de la météorologie nationale. «La tenue de cette réunion à Casablanca entre dans le cadre de notre stratégie de communication. Il est important pour le GIEC de tenir des rencontres dans l’ensemble des pays afin de mieux diffuser ses messages», explique Rajendra K. Pachauri.

L’organisation de cette journée, qui a un caractère régional, et qui est étendue aux pays de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, vient en effet à la suite de la demande du président du GIEC ainsi qu’aux recommandations de la Journée du 4 avril 2007, organisée par la Direction de la météorologie nationale à Rabat sous le thème « Changements climatiques : impacts, anticipation et mesures d’adaptation ». La tenue de cette rencontre a d’ailleurs été annoncée lors du XVe Congrès de l’Organisation météorologique mondiale à Genève en mai dernier. « Le Maroc est un pays qui s’est toujours engagé pour sensibiliser autour de la question du réchauffement climatique. Par ailleurs, le gouvernement marocain nous a beaucoup aidé et soutenu », poursuit Rajendra K. Pachauri. En effet, le Maroc, dont la croissance économique est tributaire des aléas climatiques et constitue une zone vulnérable, a depuis toujours été conscient des enjeux majeurs que présente le développement d’une stratégie proactive visant à minimiser les effets néfastes des changements climatiques. Effets qui auront, à travers le monde entier, des impacts importants aussi bien sur l’environnement que sur la santé des populations.

D’après les estimations GIEC, il y aura une augmentation probable de la moyenne mondiale des températures de 2 à 4° C d’ici 2100 par rapport au début de l’ère industrielle. pouvant aller jusqu’à +6,4° C en fonction des scénarios démographiques et économiques envisagés et de la quantité de gaz à effet de serre qui continueront d’être émis dans l’atmosphère par les activités humaines. De la même manière, la hausse du niveau de la mer sera de 20 à 50 cm au cours du siècle à venir, ce qui est considérable puisque de nombreuses métropoles, construites près de l’océan risquent de disparaître.

Quant au niveau sanitaire, de nombreuses maladies, liées aux conditions météorologiques, telles que les fièvres hémorragiques transmises par les moustiques, la méningite très fréquente en Afrique de l’Ouest…. iront s’étendre tuant ainsi des milliers de personnes. Du côté environnemental, il y aura également une pression sur la biodiversité, y compris dans les océans.

Conséquence: beaucoup d’espèces végétales et animales auront plus de difficultés à s’adapter et à migrer. On parle même de l’extinction de certaines espèces. Toutefois, ces constats ne datent pas d’aujourd’hui. Il y a déjà plus d’un quart de siècle que la communauté scientifique tire la sonnette d’alarme et essaye de faire comprendre aux nations du monde entier qu’une des causes de ce réchauffement global est l’émission de gaz à effet de serre. Si pendant, longtemps, les gouvernements ont préféré faire la sourde, aujourd’hui il est temps d’agir !

Le Matin du 26.06.2007