Texte 1 (2016-2017 )
Le Maroc fortement mobilisé pour réussir sa COP22 de Marrakech
Depuis qu’en décembre dernier Marrakech a été choisie pour accueillir la COP 22 en novembre prochain, les Marocains s’activent sans relâche. Pour eux, l’enjeu n’est pas seulement environnemental, il est aussi diplomatique, économique et d’image.
Réussir la COP22 est le grand défi marocain de cette année 2016. Le royaume alaouite, devenu en quelques années un maître dans l’art de la communication d’image, sait très bien que pendant deux semaines, du 7 au 18 novembre, tous les médias qui comptent dans le monde seront focalisés sur cette conférence, sur Marrakech où elle se déroulera, et, plus largement, sur le pays hôte. […]
De même, dès juin 2015, le royaume fut l’un des premiers pays à annoncer sa contribution
à la lutte contre le changement climatique dans la perspective de la COP21, s’engageant à
parvenir à une réduction d’au moins 13%, par rapport à 2010, de ses émissions de gaz à
effet de serre à l’horizon 2030.
Autres épisodes significatifs: le 20 septembre 2015, Mohammed VI et François Hollande
ont signé « l’Appel de Tanger », une déclaration conjointe « pour une action solidaire et
forte en faveur du climat », De même, après le 2 décembre 2015, jour de l’annonce
officielle de la tenue de la COP22 à Marrakech, la mobilisation marocaine s’est rapidement
organisée : un appel d’offres a été lancé dès le 29 janvier pour l’aménagement du site de
Bab Ighli, le quartier de Marrakech où se déroulera la COP22 ; un Comité de pilotage a été
errée le 11 février, sous la présidence de Salaheddine Mezouar, le ministre des Affaires
étrangères.
Côté préparatifs concrets, le projet d’aménagement du village de la COP22, qui s’étendra
sur 25 hectares et qui représente un marché de 700 millions de dirhams (64 millions
d’euros), à franchi une première étape le 25 mars dernier : la proposition présentée par le
ents et Agence Publics, associées au
consortium conduit par les agences françaises GL E
marocain Capital Event, a été retenue par la commission ad hoc du ministère de l’Intérieur
marocain. [.….]
Trois jours plus tard, le 11 avril, le Comité de pilotage de la COP22 réunissait à Rabat les
partenaires techniques et financiers de la conférence, ainsi que les représentations
diplomatiques accréditées au Maroc, rapporte le site huffpostmaghreb.com. À cette
occasion, on apprenait que l’Union européenne allait contribuer pour 7 millions d’euros aux
frais d’organisation de la conférence, qui « va coûter quelque 100 millions d’euros au
Maroc», soit autant que la COP21 de Paris, selon le directeur du budget au sein du Comité
de pilotage. De son côté, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
abondera à hauteur de 2 millions de dollars, tandis que la contribution du Fonds
International de Développement Agricole (FIDA) s’élèvera à 450.000 dollars. Le Maroc,
pour sa part, aurait déjà rassemblé 32 millions d’euros.
Une autre étape décisive vers la réussite de la conférence de Marrakech est attendue avec la
XXIIe Med Cop (Conférence des parties méditerranéennes). Organisée à Tanger l’été
prochain (18 et 19 juillet), elle rassemblera plus d’un millier d’experts et des représentants
de la société civile de différents pays de la Méditerranée, et représentera un galop d’essai
bien utile pour optimiser les processus d’organisation et l’intendance de la conférence de
Marrakech. […]
Le Maroc peut aussi compter sur ses entrepreneurs. Miriem Bensalah Chagroun, présidente
de la CGEM (le patronat marocain), à décrété la mobilisation de son organisation lors d’une
idérant que l’engagement dans la lutte contre
conférence ad hoc, tenue lundi 21 mars. Considérant que l’engagement dans la lutte contre
le changement climatique est aussi riche d’opportunités entrepreneuriales, ainsi qu’un levier
pour l’innovation, elle à exhorté ses adhérents à l’action et a annoncé un programme
d’événements s’égrenant tout au long de l’année : quatre rencontres thématiques régionales
sont programmées (à Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger) entre mars et septembre ;
la CGEM participera aux grandes rencontres internationales sur le climat.
Cet engagement de la CGEM atteste, lui aussi, de l’importance pour le Maroc de l’enjeu
que représente la COP22 en termes de diplomatie économique. Après avoir axé pendant
une décennie ses efforts sur la consolidation de ses liens institutionnels et économiques
avec l’Europe, le Maroc de Mohammed VI a, plus récemment, élargi sa vision
géoéconomique, promouvant tout à la fois la coopération sud-sud en Afrique et la
coproduction bilatérale ou triangulaire avec le Vieux Continent (nord-sud-sud). Le Maroc
s’est ainsi placé en hub eurafricain, en « porte d’entrée royale » en Afrique. [.…]
Déjà admiré en Afrique subsaharienne pour ses avancées économiques accomplies en
quelques années en bien des secteurs – ports et aéroports, industrie automobile,
aéronautique, banque et assurance, énergie solaire et éolienne, première ligne TGV
d’Afrique en voie d’achèvement, villes nouvelles réduisant les bidonvilles… – le Maroc a
tout à gagner en réussissant « sa » COP 22 de Marrakech. […]