Comment aider les enfants de tous âges

Rassurez votre enfant. Tous les enfants, des tout-petits aux  adolescents, tireront un réconfort d’un contact physique. N’hésitez pas à les câliner plus que d’habitude,  à les serrer dans vos bras ou même simplement à les rassurer d’une simple tape dans le dos. Ce geste leur procurera un sentiment de sécurité, ce qui est important après  un événement terrifiant ou troublant. Pour des informations détaillées sur ce que vous devez faire ou dire, reportez-vous au guide par tranche d’âge.

Agissez avec calme. Après un événement traumatisant, les enfants se tournent vers les adultes pour être rassurés. Ne parlez pas de vos propres angoisses à vos enfants ou lorsqu’ils sont à proximité, et faites attention au ton de votre voix, car les enfants décèleront très vite votre anxiété.

Maintenez vos habitudes autant que possible. Face au chaos et au changement, les habitudes rassurent les enfants et leur montrent que la vie reprend son cours. Essayez de garder les mêmes horaires de repas et de coucher. Si vous êtes sans domicile ou relogés temporairement, établissez de nouvelles règles. Et soyez ferme sur les règles familiales, par exemple en ce qui concerne les bons comportements à adopter.

Aidez les enfants à s’amuser. Encouragez les enfants à faire des activités et à jouer avec d’autres enfants. La distraction leur fera le plus grand bien et leur procurera un sentiment de normalité.

Discutez de ce qui s’est passé. Il est toujours préférable d’apprendre les détails d’un événement traumatisant de la bouche d’un adulte bienveillant et digne de confiance. Soyez concis, franc et donnez aux enfants la possibilité de poser des questions. Ne partez pas du principe que les enfants ont les mêmes inquiétudes que les adultes.

Choisissez le bon moment pour parler. Attendez le moment propice pour avoir une discussion.

Évitez ou réduisez l’exposition des enfants à la couverture médiatique. Cette précaution est particulièrement essentielle pour les tout-petits et les enfants en âge scolaire, car le fait de voir des événements tragiques rapportés à la télévision ou dans les journaux, ou encore d’entendre de telles informations à la radio peut donner l’impression qu’ils sont encore en cours. Les enfants convaincus que des événements négatifs sont temporaires peuvent s’en remettre plus rapidement.

Sachez que les enfants réagissent différemment. Certains voudront peut-être passer plus de temps avec leurs amis et leurs parents, tandis que d’autres auront tendance  à s’isoler davantage. Expliquez à votre enfant qu’il est normal de ressentir de la colère, de la culpabilité et de la tristesse, et d’exprimer les choses de différentes manières.  Par exemple, une personne peut se sentir triste sans pour autant pleurer.

Soyez à l’écoute. Il est important de comprendre comment votre enfant vit la situation, et ce qui le perturbe ou le trouble. Ne cherchez pas à donner des leçons, contentez-vous d’être compréhensif. Dites à vos enfants qu’ils peuvent à tout moment vous dire ce qu’ils ressentent.

Face au ressenti de votre enfant, faites preuve d’empathie. Si votre enfant exprime une inquiétude, ne répondez pas par « Ne t’en fais pas », car il pourrait se sentir gêné ou critiqué. Contentez-vous de confirmer ce qu’il vous dit : « Oui, je vois bien que tu es inquiet ».”

Vous avez parfaitement le droit de répondre « Je ne sais pas ». Ce dont les enfants ont besoin c’est qu’une personne de confiance puisse écouter leurs interrogations, entendre leur émotion et être à leurs côtés. Ne vous inquiétez pas de savoir exactement quoi dire, après tout, aucune réponse ne permettra de remédier entièrement à la situation.

Prenez conscience que les mêmes questions peuvent être récurrentes. Après un drame, la situation évoluant sans cesse, les enfants sont susceptibles de vous interroger à plusieurs reprises. Dites-leur que vous êtes disponible à tout instant s’ils veulent parler. Les enfants ont besoin de digérer les informations à leur propre rythme et des questions inattendues peuvent survenir à tout instant.

Encouragez les discussions de famille autour de la mort d’un être cher. Lorsque les familles peuvent exprimer ensemble leur chagrin, les enfants peuvent dire plus facilement ce qu’ils ressentent.

Ne confiez pas trop de responsabilités aux enfants. Il est très important de ne pas  surcharger les enfants de tâches ou de leur confier des responsabilités d’adultes, car cela pourrait générer du stress chez eux.  Au contraire, vous devriez revoir à la baisse vos attentes en ce qui concerne les tâches ménagères et le travail scolaire, même s’il convient d’exiger d’eux un minimum.

Accordez une attention particulière aux enfants qui ont des besoins spécifiques. Ces enfants ont peut-être besoin de plus de temps, d’aide et d’accompagnement que d’autres. Vous devrez peut-être utiliser des mots plus simples et répéter très souvent les choses. Vous devrez également peut-être adapter l’information selon les capacités de votre enfant. Par exemple, un enfant qui a des troubles du langage pourra peut-être  mieux comprendre si vous utilisez des supports visuels ou vos autres moyens de communication habituels.

Aidez les enfants à se détendre à l’aide d’exercices de respiration. La respiration devient difficile lorsque l’anxiété « s’installe ; » des exercices de respiration ventrale peuvent aider les enfants à retrouver le calme. Vous pouvez tenir une plume ou une boule de coton devant la bouche de votre enfant et lui demander de souffler dessus, en respirant lentement. Ou vous pouvez lui dire « On inspire lentement pendant que je compte  jusqu’à trois, puis on expire pendant que je compte jusqu’à trois ». Placez une peluche ou un oreiller sur le ventre de votre enfant allongé et demandez-lui d’inspirer et d’expirer lentement, et d’observer les mouvements vers le haut et le bas de la peluche ou de l’oreiller.

Sachez détecter les signes d’un traumatisme. Lors du premier mois qui suit un événement tragique, il est courant de ne rien remarquer de particulier chez les enfants. Après ce délai, la phase de stupeur s’estompe et les enfants peuvent présenter davantage de symptômes, notamment s’ils ont vu des personnes blessées ou mortes, s’ils ont perdu des parents proches, s’ils ont déjà subi des traumatismes par le passé ou s’ils n’ont pas été relogés après l’événement tragique.

Déterminez à quel moment rechercher de l’aide. Même si l’anxiété ou d’autres troubles peuvent durer plusieurs mois, recherchez une aide immédiate auprès de votre médecin de famille ou d’un professionnel de la santé mentale si ces symptômes persistent ou si votre enfant commence à entendre des voix, voit des choses qui n’existent pas, montre des signes de paranoïa, a des crises de panique ou pense à s’infliger ou à infliger à d’autres des blessures.

Prenez soin de vous. Vous ne pouvez pas apporter une aide plus efficace à votre enfant si vous n’êtes vous-même en capacité de vous aider. Parlez de vos problèmes avec vos amis et parents. Il peut être utile de constituer un groupe de soutien. Essayez d’avoir une bonne alimentation, de boire suffisamment d’eau, de continuer à faire de l’exercice, et d’avoir un sommeil suffisant. L’exercice physique protège contre la vulnérabilité émotionnelle. Pour réduire le stress, pratiquez des exercices de respiration profonde. Si l’anxiété perturbe votre capacité à vivre normalement, consultez un médecin ou un professionnel de la santé mentale, et si cela n’est pas possible, parlez avec vos proches ou à quelqu’un à qui vous faites confiance. Reconnaissez votre besoin d’aide et faites-vous aider. Faites-le pour vos enfants, si ce n’est pour une autre raison.